Lettre à celle que je serai

Comment ça va ma vieille ? On m’a dit que tu avais du beaucoup changé. Tant mieux ! Toi qui avais si peur de l’avenir, tu es la preuve sur patte qu’il ne fallait pas tant stresser. Regarde-toi, tu as réussi à devenir qui tu es. J’aimerai tellement que tu me dises comment en es-tu arrivé là, quel chemin suivre ? J’ai peur de me tromper, peur d’échouer. 

Si tu veux bien je vais te dire ou j’en suis aujourd’hui. Je suis en première générale. Ce n’est pas facile tous les jours, tu sais. Tu connais les parents tu sais comment ils sont… peut-être qu’au fond le problème c’est que tout ce que je fais, je ne le fais pas pour moi mais pour eux. J’ai envie de les rendre fiers, qu’ils se disent que leur fille est capable d’accomplir de grandes choses. Mais je crains que cette pression permanente me freine dans mes choix de vie. Je ne prends plus le temps de profiter de la famille ou de mes amis. Il paraît qu’il faut faire des sacrifices. Papa m’a toujours dit :  « Dans la vie y’a que le travail qui paye » et Maman « On n’a rien sans rien ». Ça veut dire ce que ça veut dire.

Nos enseignants aussi nous stressent, avec cette nouvelle réforme du BAC. Et oui nous sommes la première promo à la tester. Je ne te raconte pas les boules. Ils n’ont pas l’air bien au point eux non plus. 

Tu te rappelles, Monsieur B ? C’est mon professeur d’option. Il est merveilleux. C’est sans doute le premier que je vois si investi dans le parcours de ses élèves. Il a une manière bien à lui d’enseigner. Un jour il a fait venir au lycée Sarah Roubato, une fille avec un parcours particulièrement riche. Elle est venue nous aider à trouver le « verbe de notre vie ». Je ne l’ai toujours pas trouvé, je me dis que je n’en n’ai peut-être pas. Tu sais, je change d’avis comme une paire de chaussettes. Papa dit que j’ai le temps, mais les enseignants nous disent le contraire. Et Sarah Roubato nous dit qu’on peut faire des choses très différentes mais qu’il y aura toujours un verbe en dessous. Vas savoir qui écouter ! 

Je vais te laisser sur cette question parce que moi j’ai déjà mal à la tête. 

À bientôt…c’est-à-dire… dans 10 ans ! 

Lou, Pringy (74)

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