Lettres à nos futures vacances

Des morts par milliers et eux, ne pensent qu’à vous, futures vacances. Alors qu’ils s’inquiètent de ne pas savoir ce que vous leur réservez, ils ne connaissent même pas la rivière qui est à dix kilomètres de leur maison ou la petite route qui les mène à la plus belle des ruelles du village voisin.

Pour ma part, les moments longs et lourds que nous venons de vivre m’ont rendue plus téméraire. Je suis sortie de mes habitudes et ça a tout changé. Avant, je montais tout droit dans la forêt puis à gauche. Et le lendemain, au lieu de prendre à gauche, je suis allée tout droit. Ce que j’ai alors découvert m’a donné ce même sentiment que lorsque nous voyageons à l’autre bout de la terre. Un sentiment qui mélange une pincée d’angoisse, une cuillerée d’inconnu et une poignée d’émerveillement.

Mais alors, ce que nous recherchons en partant loin ne se trouve-t-il pas finalement tout près ?

J’ai bien réfléchi. Moi aussi j’aime voir la mer, aller marcher sur le sable et regarder le soleil se coucher tout en mangeant une glace à l’italienne. J’aime découvrir des cultures lointaines et inspirantes, totalement différentes de la nôtre et j’aime m’imaginais en découvrir d’autres encore.

Mais ce n’est pas ce que je veux, là tout de suite. J’aimerais vous voir, vacances à venir et encore imaginaires, rassembler les familles, nous amener à la découverte de nos proches, des autres, de nous-mêmes et de la nature qui a grand besoin qu’on l’observe de plus près. Oui, j’aimerais que nous allions à la rencontre de toutes ces choses qui me semblent être aujourd’hui les plus importantes de ce monde.

Récemment, pour mieux vous connaître et vous façonner à mon image, j’ai cherché votre définition officielle et j’ai trouvé : “État de ce qui est vide, inoccupé”. Je pense qu’il faut y penser. J’ai lu qu’il fallait effectivement apprendre à se poser et savoir ne rien faire. Vous pourriez donc servir à ça ? Mais le vide fait peur, c’est l’inconnu et je crains tellement que tout s’arrête que je remplis chaque seconde de mon temps.

Il me semble que mes pensées ne seront jamais inoccupées, même durant votre période chère futures vacances. A moins de m’essayer à la méditation ou de dormir… Et encore.

Si aujourd’hui je ne sais pas ce que vous me réservez, je sais à quoi je veux désormais que vous ressembliez. Je vous attends.

Bien à vous

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